L’eau pluviale est-elle évacuée via les réseaux d’assainissement ?

Assainir l’eau est une étape essentielle pour préserver l’environnement, limiter la pollution et préserver la santé des usagers. Elle est traitée pour devenir eau potable. Mais elle est également collectée, évacuée, traitée puis rejetée lorsqu’elle devient de l’eau usée après un usage domestique.
Concernant l’évacuation des eaux de pluie, il s’agit davantage de gestion que nécessairement de récupération. Comprendre le fonctionnement des réseaux d’assainissement de l’eau est primordial pour savoir comment est évacuée l’eau pluviale. Revue de détail des installations possibles.

Quel type d’eau est rejeté ?

Les réseaux d’assainissement de l’eau collectent les eaux dites usées. Elles doivent être dépolluées avant d’être rejetées dans le milieu naturel pour préserver l’environnement. Les eaux sont évacuées vers une station d’épuration qui les retraite avant de les rejeter. La gestion des eaux est assurée par les collectivités.
Trois types d’eau sont concernés, même si l’eau pluviale ne se considère pas à proprement parler comme une eau usée. Elle est néanmoins chargée d’impuretés.

  • les eaux ménagères, ou « eaux grises », et les eaux-vannes, ou « eaux noires » des habitations individuelles ;
  • les eaux usées des secteurs agricoles et industriels ;
  • les eaux pluviales et de ruissellement.

Quels réseaux d’assainissement de l’eau, existe-t-il ?

Afin de préserver l’hygiène et la santé du public, des règles sanitaires strictes précisent l’organisation du réseau d’évacuation et d’assainissement des eaux usées. Il s’agit pour chaque collectivité d’éviter les risques de pollution ou de contamination.
Le raccordement à un réseau d’assainissement est obligatoire en particulier pour les eaux usées. Se référer au Code de la santé publique et au Code général des collectivités territoriales.
Deux types de systèmes existent et diffèrent en fonction de la commune de résidence : le réseau d’assainissement collectif et le réseau d’assainissement individuel.

Le réseau d’assainissement collectif

Si vous êtes propriétaire, le raccordement au réseau collectif, appelé aussi tout-à-l’égout, est à votre charge. Vous disposez d’un délai de deux ans pour effectuer le branchement.
La commune contrôle que la réalisation des branchements est aux normes. Elle s’assure ensuite de l’entretien des canalisations et du traitement de l’eau dans une station d’épuration. Ses services sont répercutés sur votre facture d’eau.
Les réseaux publics d’assainissement collectif sont de deux types:

  • Un réseau unitaire ou mixte : ce raccordement collecte dans une même canalisation toutes les eaux usées et l’eau pluviale sans distinction.
  • Un réseau séparatif : une canalisation collecte les eaux pluviales et une autre les eaux usées. L’eau de pluie est alors évacuée dans un réseau spécifique vers un bassin de collecte ou directement sur le sol.

Le réseau d’assainissement individuel

Si le service public ne permet pas de branchement à un réseau collectif, il incombe au propriétaire de mettre en place un réseau d’assainissement individuel. Celui-ci doit installer sur sa propriété une fosse septique toutes eaux. Ces installations effectuent la collecte, le traitement et l’épuration des eaux domestiques.
Le service public d’assainissement non collectif de la commune (SPANC) contrôle que l’ouvrage est conforme. En cas de mauvais fonctionnement ou de risque de pollution, des travaux de mise aux normes sont exigés.

Et les eaux pluviales, quels systèmes d’évacuation ?

Il incombe aux propriétaires d’évacuer l’eau de pluie de leur toiture. L’entretien des descentes de toit est réalisé annuellement pour éviter l’accumulation des déchets. Les communes disposent d’une réglementation spécifique, tant sur les installations à mettre en place que sur les techniques de raccordement.
Quatre systèmes d’évacuation des eaux pluviales sont possibles. Nous ne reviendrons pas sur la collecte de l’eau de pluie via le réseau d’assainissement collectif. Précisons tout de même qu’en cas de fortes pluies, les communes installent des ouvrages de déviation sur les réseaux. Ils évitent les surcharges hydriques et le risque de rupture des canalisations.

Le système d’évacuation par épandage

Cette technique est simple et souvent utilisée dans les campagnes qui ne disposent pas d’assainissement collectif. L’eau de pluie est épandue directement sur le sol de la propriété ou sur la voie publique. À vérifier cependant que par capillarité, l’eau ne s’infiltre pas dans les murs de la maison.

La mise en place d’un récupérateur

La loi autorise le raccordement des descentes de toit pour récupérer l’eau de pluie. Les récupérateurs de deux types, hors-sol ou enterrés, permettent aussi de faire des économies sur sa facture d’eau potable. L’eau collectée sert à l’arrosage ou même à l’alimentation des sanitaires.

La mise en oeuvre d’un système de drainage

Un réseau de tuyaux de drainage est mis en place au bas des descentes de toit. Ces drains conduisent l’eau de pluie vers un puisard ou vers la canalisation du réseau d’assainissement collectif.

Les réseaux d’assainissement collectif unitaire ou mixte sont aptes à collecter les eaux pluviales. Si votre commune ne dispose pas de ce type de réseau, il vous incombe d’évacuer les eaux de pluie par un autre système. N’hésitez pas à demander conseil auprès du service des eaux de la commune.